
Quelle vie pour un enfant dans un orphelinat ?
Le phénomène des enfants orphelins est universel, mais sévit avec acuité dans les pays en développement, tels que le Congo-Brazzaville. Très souvent, ces enfants et adolescents sans parents ni représentant légal (tante, oncle, grand-parent) vivent dans des orphelinats.
L’orphelinat n’est autre qu’un lieu d’accueil, ou plutôt un refuge, pour ces enfants. Ils permettent aux enfants de se trouver ailleurs que dans les rues, dans un lieu sûr qui va venir les élever, les nourrir, les éduquer et surtout, les préserver tant au niveau moral que physique. L’enfant est un être vulnérable qui a besoin d’un cadre de vie sain entouré de personnes adultes pour se développer et devenir un adulte indépendant qui pourra mener leur propre vie.
Les orphelinats sont dirigés par des adultes, sans lien avec ces enfants. Très souvent, ces orphelinats sont gérés par des religieux.
Certains orphelinats, bien que dévoués dans la prise en charge des enfants, se retrouvent dans des situations de précarité : manque de nourriture et d’eau, manque de moyen financiers, manque de places, sous-effectifs du personnel, défaut dans la scolarisation ou l’éducation…
Ces manques peuvent rapidement se faire ressentir et influer, de manière négative, la vie de ces enfants. C’est pour répondre à ces problématiques que notre association a vu le jour. Une cellule psychologique a notamment été créée pour accompagner ces enfants dans leur développement personnel.
I/ La place actuelle du côté émotionnel des enfants dans les orphelinats :
La parole est importante mais elle trouve difficilement une place au sein des orphelinats.
Cette difficulté à s’ouvrir s’explique par divers raisons : notamment par le fait que les enfants ont été une première fois abandonnés ou livrés à eux-mêmes et se sont vus éprouvés dès le plus jeune âge. Ces premières expériences les ont parfois terrés dans un silence lourd et ne souhaitent donc ils ne souhaitent plus parler des traumatismes vécus.
Le côté émotionnel est aussi difficile à avoir pour des raisons plus techniques. Les orphelinats font face à un sous-effectif du personnel, ce qui ne leur laisse pas le temps de s’intéresser à chaque enfant dans leur individualité.
II/ Pourquoi est-il important de considérer les émotions et la parole des enfants ?
La prise en compte des émotions et de la parole est importante pour tous les enfants, en particulier pour les enfants issus des orphelinats en raison des traumatismes qu’ils ont pu connaitre.
En outre, certains sujets peuvent s’avérer tabou dans la société congolaise, ce qui rend l’ouverture de la parole plus compliquée.
III/ Les solutions apportées par notre association :
La Cellule psychologique a vu le jour afin de répondre à ces problématiques.
Des premières actions ont été mises en place auprès des enfants en orphelinat. L’objectif n’étant pas des les forcer mais plutôt de les accompagner, nos premières actions ont été des ateliers ayant pour thématique « apprendre à se connaitre et à connaitre les autres ». Les orphelinats ont des enfants de tout âge. Nos ateliers sont donc divisés en fonction de la tranche d’âge, et parfois du sexe de l’enfant afin que certains sujets puissent être abordés plus en profondeur et sans gêne tout en adaptant l’activité au public.
Ces ateliers se font toujours avec un grand nombre de bénévoles, ce qui favorise une meilleure écoute. En effet, le nombre de bénévoles présent n’est pas anodin : il permet de s’intéresser à tous les enfants en leur accordant une attention particulière et personnel et ce, sans en oublier un seul. Cela permet de créer un climat d'écoute plus développé avec chaque enfant de leur montrer de l'intérêt en tant qu'individu et non en tant que groupe.
La jeunesse des bénévoles et des membres de notre association est également un atout. Nos jeunes âges nous permettent de réduire la distance avec les enfants et les adolescents et d’avoir des échanges plus honnêtes, sans censure ni jugement. Cela permet également de créer une relation fraternelle et donc plus accessible. En effet, en raison de notre jeune âge, nous avons à leurs yeux le rôle de grandes sœurs et de grands frères ce qui facilite le dialogue et leur permet de se confier plus facilement et sans jugement.